Mai 2022
Des élections ont eu lieu en ce pays le 21 mai 2022. La venue au pouvoir du parti travailliste s’insère dans un contexte de crise du logement en ce pays. Pour la première fois selon Debbie Faulkner, professeure à l’Université d’Australie du Sud, la question de l’accès à un logement abordable a constitué un enjeu électoral en ce pays.
Le nouveau gouvernement a promis de rédiger une Stratégie nationale de logement ainsi que de construire 20 000 immeubles de logements sociaux d’ici cinq ans. Actuellement, la liste d’attente pour cette catégorie de logements est d’environ 150 000 personnes.
Mme Faulkner est membre du Australian Housing and Urban Research Institute (AHURI) www.ahuri.edu.au
Il s’agit d’un consortium de recherche qui regroupe des chercheurs de plusieurs universités australiennes. Leur site web regroupe l’ensemble des publications produites par les chercheurs au cours des années. D’ailleurs, Mme Faulkner dirige un projet de recherche sur le logement pour les personnes aînées. Le premier des quatre rapports de recherche prévus vient tout juste d’être publié. Cette recherche, Alternative housing models for precariously housed older Australians. s’est intéressée aux modèles de logements alternatifs pour les personnes aînées ayant une situation précaire en regard du logement.
Mai 2022
Le site de l’Observatoire belge des inégalités contient d’intéressants textes sur le logement. Nous y retrouvons notamment une synthèse d’une recherche sur le logement social comme déterminant social de la santé. « Cette étude s’attarde sur les différences d’espérance de vie en fonction de la qualité de l’habitat, avec une attention particulière donnée au statut d’occupation du logement, c’est-à-dire si ses habitants en sont les propriétaires ou les locataires. En Belgique, on estime que le quart de la population vivant dans les meilleures conditions de logement vit en moyenne 3,5 années de plus que les 25 % les moins bien logés. »
Source : Observatoire belge des inégalités
Mai 2022
Selon l’Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols), il fallait en 2019, en moyenne, attendre une année pour se voir attribuer un logement social, mais seulement 13% des demandes ont été satisfaites. Un tel tableau de bord était une première du genre.
À noter que le nouveau système d’attribution des logements sociaux prévu par la loi ELAN (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) du 23 novembre 2018 n’est toujours pas en vigueur. Ce nouveau système imposait la cotation de chaque demande à l’aide de points attribués selon divers critères prioritaires. Sa mise en application a été repoussée à la fin 2023, à la demande des organismes HLM.
Source : Le Monde
Mai 2022
Le professeur Paul Morin a effectué un séjour en Pologne en avril 2022. Il s’est notamment intéressé à la crise du logement qui sévit en ce pays.
Une crise du logement
Une crise du logement sévit en Pologne, tout comme au Québec et au Canada. Chaque nation a toutefois ses caractéristiques singulières. Ce pays, après la chute du communisme, s’est ouvert à l’économie de marché. Les citoyens ont alors eu la possibilité d’acheter leur logement à des prix très avantageux. Les Polonais sont ainsi un peuple de propriétaires à 80%. Selon Mme Zubrzycka-Czarnecka, spécialiste des politiques du logement à l’Université de Varsovie, il manquerait 60 000 logements, mais d’autres sources parlent plutôt de deux millions.
Dans ce contexte, la politique du gouvernement conservateur au pouvoir a été un échec; son objectif principal était de favoriser le développement du parc locatif. L’absence de développeurs sociaux, le coût des terrains, les aspirations des ménages à devenir propriétaires ont été les principaux facteurs contributifs à cet échec. L’accès à la propriété est même devenu plus difficile avec l’augmentation récente des taux d’intérêt.
Il est donc difficile présentement de trouver un logement à Varsovie et « L’océan de gens qui est arrivé a aggravé la situation » selon Mme Lubariska du Centre multiculturel. En effet, l’arrivée de près d’un demi-million de personnes dans le grand Varsovie ne pouvait qu’exacerber une situation déjà très tendue. Il n’y a pas actuellement de données disponibles sur les lieux de résidence des réfugiés ukrainiens en Pologne, mais les informations convergent : les particuliers ont grand ouvert leurs portes. Qu’ils soient d’origine ukrainienne ou polonaise, de très nombreuses familles ont accueilli des réfugiés et ce, parfois, dans un espace très réduit. Par exemple, une famille – une mère et deux enfants – accueille dans un logement de deux pièces sept autres personnes. « Pas de problème, ils sont en sécurité. On va s’arranger. »
Au début tout un chacun pouvait faire une offre de logement et la diffusion de l’offre était facilitée par l’utilisation de Facebook. Avec le temps, à Varsovie, la municipalité a centralisé le processus et vérifie d’abord la qualité du lieu offert. Les réfugiés peuvent aussi être l’objet de discrimination. Étant donné qu’il est très difficile en Pologne pour un propriétaire d’expulser une personne pour cause non-paiement de loyer, certains propriétaires hésitent à louer à des familles ukrainiennes, étant donné l’incertitude quant à leur source de revenus.
Il arrive aussi que ces familles aient également des besoins d’accompagnement ou aient vécu des traumatismes. Par exemple, un professeur en psychologie sociale a accueilli une femme avec ses deux enfants. Des problèmes pratiques, comme la création d’un compte bancaire, se sont alors posés et le professeur a dû alors s’impliquer dans l’accompagnement de la famille. Il n’avait pas prévu cela et se questionnait de plus en plus s’il allait pouvoir continuer cet accueil.
Cet enjeu ne se pose pas seulement dans une ville comme Varsovie, car le gouvernement essaie de déconcentrer le lieu de séjour des réfugiés. Ainsi Anna Odrowaz-Coates, vice-rectrice du développement à l’Université Grzegorzewska, habite dans un village proche de Varsovie; elle a accueilli une famille, mais celle-ci est restée très peu de temps. Sa maison était survolée fréquemment par des avions et les enfants avaient peurs de leur bruit qui leur rappelait les violences auxquels ils avaient échappé. Seulement dans son village, 17 enfants ont été intégrés dans l’école primaire et des mères de famille ont commencé à travailler dans la manutention, mais là aussi le manque de logements demeure criant.
Zubrzycka-Czarnecka, A. (2021). Interpretation and Representation in Housing Policy Discourse as Exemplified by Council Tenants’ Participation in the Jazdów Estate (Warsaw). Critical Housing Analysis, 8(1), 1–10.
Zubrzycka-Czarnecka, A. (2021). Discursive construction of the perception of gender identity: The case of tenants and owners in re-privatization/property restitution in Warsaw. Studia z Polityki Publicznej, 8(1), 27-48.
Zubrzycka-Czarnecka, A. (2019). “Social actors in the housing policy process. A constructivist perspective”, Dom Wydawniczy Elipsa.
Source : Le Monde